Année 2010

                                                            

 COMITE BOSNIE MIR SADA ( Lyon )

9, rue Despeignes 69008 – LYON –
Tél Fax Rép : 04 78 09 02 90
e-mail : mir.sada.bosnie@gmail.com

Ass. Loi 1901 – Autorisation Préfectorale 1/36308
 – Compte Crédit Agricole n° 75257858000  Agence Lyon Roosevelt

 

RAPPORT MORAL 2010

Chers amis,

L’Assemblée Générale  2010 de notre Association se tiendra

Le Samedi 15 Janvier 2011 à partir de 16 h

À la Maison du Temps Libre à IRIGNY (69) , 19 rue du stade, (bus n°15)

 

16 h à 18 h : rapport moral, rapport financier et votes

18 h à 19 h 30 : échange et débat : l'actualité en Bosnie avec Zehra Sikias, journaliste

Puis apéritif et à 20 h repas festif ( prix du repas 10 €, inscription par courrier ou couriel )

 

Après une décennie de frustrations économiques, politiques et juridiques imposées par la communauté internationale,  par leurs voisins d'ex-Yougoslavie, mais aussi par leurs propres responsables politiques, l'année 2011 s'ouvre enfin pour les bosniens sur deux lueurs d'espoir :

 

Les éléctions d'octobre 2010  ont vu une avancée démocratique en Fédération. Le parti SDP de Zlatko Lagumdzija est sorti vainqueur des élections, alors que le parti  nationaliste de Milorad DODIK, le SNSD, se renforçait en République Serbe. Après une longue  période d’évitement, les leaders se sont rapprochés selon le souhait de l'Union européenne, avant tout soucieuse d'un semblant de stabilité politique pour se sortir du guêpier bosnien. L’objectif  prioritaire affiché étant  l'engagement de la BH sur le chemin de l'intégration européenne. Trois mois après les élections, le gouvernement n’est pas encore formé, d’autant qu’un troisième larron, Fahrudin Radoncic, homme d’affaires douteux, s’affiche en trouble fête, conforté par la communauté islamique.

 

Pendant ce temps, la Serbie tient un double langage… elle affiche sa volonté d’entrer en Europe tout en soutenant ouvertement le leader de la République Serbe, Milorad Dodik, qui ne cède rien de ses exigences de sécession en Bosnie. Il est à craindre que l’Europe, soucieuse de favoriser l’émergence de la Serbie comme leader stable dans la région ne lâche prise sur la condition imposée pour son intégration à l’Union Européenne, et que Ratko Mladic continue à vivre longtemps dans l’impunité.

 

Pourtant sur le terrain le silence recouvre la violence des sentiments. Plusieurs lieux de torture ont retrouvé leur fonction première, sans aucune marque : «  l’asphalte a recouvert la mémoire des hommes »… 10 000  corps de disparus sont encore recherchés, sans compter tous les corps partiellement retrouvés, et la souffrance n’en finit pas de tarauder  les rescapés. En République Serbe de Bosnie  les communautés se regroupent par village, le prix du vivre ensemble est le silence… jusqu’à quand ? La vie se déroule au jour le jour, dans la frustration, l’injustice et l’absence de parole publique sur ce passé si proche.

 

La jeunesse fait le grand écart, entre désir de modernité et poids de la tradition. Mais elle est aussi tiraillée entre un désir de démocratie distillé par l’espoir d’adhésion à l’Union Européenne, et les veilles peurs manipulées par les nationalistes de tout bord. Amra Alilovic et Mirela Maroslic ont participé à un « forum civile pour la démocratie », organisé par le C.C.F.D. Elles ont également soutenu une initiative, malheureusement en panne, pour sensibiliser la population à la nécessité du vote citoyen

 

Le quinzième anniversaire du génocide de Srebrenica a été célébré cette année avec un certain retentissement dans les médias internationaux. Mir Sada a modestement contribué : deux jeunes franco-bosniens, Meliha Bosnjiak et Almir Mustafic, accueillis en France en 2004, ont témoigné pour EuroNews. 7 mir-sadiens ont pris part à la « Marche de la Paix », et Michel Duchamp a composé une chanson pour « Les Femmes de Srebrenica ».

 

La seconde bonne nouvelle de cette fin d'année 2010 est l'ouverture tant attendue des frontières de BH aux ressorissants bosniens qui disposent d'un passeport biométrique. Cette décision, plusieurs fois reportée, laissait planer un sentiment de discrimination notoire pour la population munie du seul passeport de BH ; depuis le 15 Décembre 2010 l'air est donc plus léger, mais c'est une  ouverture sous condition... l'Union Européenne se réserve le droit de faire marche arrière si l'émigration est trop forte.

 

Comment va se comporter effectivement cette population qui subsiste avec des revenus très faibles et ne souhaite qu'une chose : trouver du travail pour faire vivre leur famille ? L'étude que nous menons actuellement parmi les bénéficiaires de micro-projets économiques, après une tentative d'émigration en France, nous a permis d'entendre le désespoir de cette partie du peuple bosnien : ils se disent abandonnés par leur pays et n'en attendent plus rien. Certains, déplacés depuis plus de 15 ans n'ont toujours pas droit à une carte d'identité permanente, et vivent dans des conditions indignes. Notre petite équipe qui travaille aux micro-projets économiques“ vous parlera de ces témoignages poignants recueillis l'été dernier par Minella Mujdzic. Le sentiment d'injustice et d'insécurité est si fort que tous, sans exception, affirment leur volonté de repartir dès que l'occasion leur en sera donnée.

 

Au cours de cette assemblée générale, nous évoquerons les pistes d'évolution possible de notre travail en Bosnie, avec cette population. En effet, la France durcit sa politique d'immigration et renvoie les demandeurs d'asile après une instruction très limitée de leurs dossiers. Dans ces conditions, nous ne savons ce qu'il adviendra du programme OFII, dont nous sommes les prestataires en Bosnie. Mais une chose est sûre : notre désir de soutenir le développement économique du pays reste intact !

 

 Nous vous attendons nombreux, heureux d'échanger avec vous et de répondre à toutes vos questions.

 

Notre association poursuit son travail en Bosniesur troix axes  :

le soutien aux personnes qui structurent la vie sociale ( enseignants, médecins, responsables d'associations…)

l’aide au développement de l’éducation ( cette année 98 enfants ont été parrainés par des familles françaises et bosniennes )

la mise en place de micro-projets économique


Voici  donc quelques nouvelles de nos actions…

 

Quelques uns parmi nous se réunissent le 1er mardi de chaque mois à Irigny pour  travailler aux différents projets :

Amra Alilovic, Jasminka Basic, Claire Bene, Gisèle et Yves Brun,  Claudine et Michel Duchamp, Jean Louis KrafftIsabelle  Lacroix, François-Xavier LaurentJasna Marcour, Medina Maroslic, Salih Mujagic, Minella Mujdzic, Sanela Nuhic, Nicole Perotti,  Denise Sabatier

                                                                                                                           

LES DEMANDEURS D'ASILE EN FRANCE : Plusieurs familles, arrivées en 2004 sont encore sans papiers... attente trop longue, usante. Comment envisager un retour  après si longtemps ? Certains d'entre nous participent le deuxième mercredi de chaque mois de 19 à 20h à «un cercle de silence» Place des Terreaux à Lyon, pour protester contre les lieux de rétention.   

                                                                                                                  

LES PARRAINAGES. Le circuit financier est parfaitement sécurisé, chaque filleul reçoit 40 € par mois, 10 mois par an. Amra Alilovic assure l'animation du projet et la coordination de la «commission parrainages». Le désengagement des parrains bosniens s'est accentué, bien compensé par les parrains de France. En 2010 l'association a assuré 98 parrainages. Nous commençons à voir les fruits des parrainages assurés depuis plusieurs années : plusieurs étudiants sont en université, 

                                                                                                              

LES MICRO PROJETS ECONOMIQUES : Mirela Maroslic et Mirha Sulejmanovic travaillent efficacement à ce programme. Elles seront présentes toutes les deux à l'AG et pourront répondre à vos questions. Depuis le démarrage du programme 108 projets ont été validés par l'Ambassade de France et l'OFII, 86 ont été financés, une vingtaine est en préparation. Michel DUCHAMP, responsable de ce projet pilote une étude socio-économique à partir d'entretiens réalisés par Minella Mujdzic, il vous présentera les objectifs poursuivis.

                                                                                                               

SANSKI MOST : L'Ecole est très fière de ses cours de français et des 18 élèves parrainés... Elle recevra au printemps prochain un groupe de jeunes, à partir de l'initiative du parrain d'une jeune élève, en relation avec Medina Maroslic.

 

PRIJEDOR : La ville, à majorité serbe, arbore en son centre une immense croix chrétienne en guise de monument aux morts. L'Association IZVOR poursuit son travail de recherche des disparus de toutes communautés et sa collaboration avec les Tribunaux locaux. Leur petite équipe recueille les témoignages de ceux qui, au bout de tant d'années, acceptent de parler, et les assiste dans leurs démarches. Mir Sada participe faiblement  à la location de leur bureau.

                               

KOZARAC  : Le village reste emblématique du retour des bosniaques dans la région. La “maison de la paix” poursuit sa fonction de lieu de rencontres et de lien social., Emsuda et son équipe animent des groupes de parole et accueillent les femmes seules, les personnes âgées et les enfants de toutes provenances.  MIR SADA participe pour partie aux frais de fonctionnement.

 

Camp de MIHATOVICI : ce lieu regroupe peu à peu les“cas sociaux“ logés par la mairie de Tuzla, Fejzo Begovic, directeur de l'école est la seule autorité morale du camp, avec son charisme et ses fragilités.  Le représentant des habitants fait équipe avec le directeur d'école et un professeur pour sélectionner les enfants à parrainer. L'association Zemlja Djece assure l'encadrement des animations extra-scolaires que Mir Sada finance pour les 250 enfants du camp, ainsi qu'un certain encadrement social. La salle de sport est toujours utile, et Salih Avdic en assure le gardiennage, dédommagé par Mir Sada.

 

Région de BRATUNAC :  Claire et Bernard Bené assurent  les liens avec les familles déplacées depuis Grab Potok et avec les filleuls qui sont rentrés dans la région. Dans cette grosse bourgade, où l'épuration ethnique a été radicale, ils constatent une lente amélioration de l'habitat des“retournants, ainsi qu'un effort de remise en état des chemins, sous l'influence de notre ami Dzile Omerovic, qui est un leader de la communauté bosniaque dans la région.

                                                                                                              

SREBRENICA : La 6ème «Marche de la Paix»  a réuni cette année plus de 6000 participants, dont 7 “mirsadiens“. Acte de mémoire pacifique pour tous ceux qui ont perdu un proche dans cet ultime chemin de la liberté, une majorité de jeunes bosniens, mettent leurs pas dans ceux des 15000 hommes qui ont fui Srebrenica le 11 Juillet 1995. Les organisateurs bosniens aimeraient que cet itinéraire devienne“chemin européen de la paix“... nous soutiendrons leur initiative.

Mir Sada participe modestement aux frais de l'Association des“Femmes de Srebrenica“ de Tuzla.

                                                                                          

A SARAJEVO, Le nouvel Ambassadeur de France à Sarajevo, Monsieur Roland Gilles, qui a remplacé Madame Maryse Berniau, ainsi que Madame Marie-Claire Bonnet,  et toute l'équipe «culturelle» de l'ambassade, sont des appuis efficaces et appréciés pour notre association. La jeune et dynamique Christelle, directrice du CCF à Tuzla vient de s'envoler vers d'autres fonctions.

Mirela, Mimo et Mirna Dzubur Aganovic, Vesna Cengic sont fidèles à MIR SADA.

 

Nous remettons en main propre les financements que nous attribuons.Un reçu fiscal est envoyé à chaque donateur.

Les actions sont financées par vos dons,et par les marchés de Noël

Un rapport financier détaillé sera remis au cours de l’Assemblée Générale du 15 janvier 2011.